Handicap psychique
La notion de handicap psychique est inscrite dans la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. « Constitue un handicap, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant ».
Spécificités du handicap psychique
Le handicap psychique se distingue de la déficience intellectuelle ou handicap mental
- Le handicap mental résulte le plus souvent de pathologies identifiables (traumatisme, anomalie génétique, accident cérébral…). Il associe une limitation des capacités intellectuelles qui n’évoluent pas, une stabilité dans les manifestations des symptômes et une prise de médicaments très modérée.
- Le handicap psychique, conséquence de la maladie psychique, reste de cause inconnue. Les capacités intellectuelles sont préservées et peuvent évoluer de manière satisfaisante. C’est la possibilité de les mobiliser qui est déficiente. La symptomatologie est instable. La prise de médicaments est le plus souvent indispensable, associée à des techniques de soins visant la réadaptation en s’appuyant sur les capacités préservées.
Le handicap psychique est la conséquence de diverses maladies
- Psychoses, et en particulier les troubles schizophréniques
- Troubles bipolaires
- Troubles graves de la personnalité (personnalité borderline, par exemple)
- Certains troubles névrotiques graves comme les TOC (troubles obsessionnels compulsifs)
Dans le handicap d’origine psychique, c’est l’organisation qui est en cause, comme l’organisation du temps, l’anticipation des conséquences d’un acte, la possibilité de communiquer de façon participative, mémoriser, concevoir les réactions des autres, associés à l’absence de participation sociale.
Des fonctions altérées par les troubles psychiques
Les fonctions altérées par les troubles psychiques conduisent à des limitations d’activités et de capacités.
Les altérations de la cognition froide
- Capacité à s’organiser dans une activité habituelle : planifier, organiser, anticiper
- Capacité à s’organiser dans une activité inhabituelle
- Capacités d’apprentissage
- Capacité à se concentrer, fixer son attention et à mémoriser
Les altérations de la cognition psychosociale ou capacités de communication et de compréhension des autres
- Capacités d’empathie cognitive : savoir « se mettre à la place de l’autre » et le comprendre
- Capacités d’empathie émotionnelle : se montrer sensible aux émotions d’autrui, se montrer compréhensif et capable de tact et de respect
- Capacités à identifier les rôles sociaux, la signification des situations sociales
Les altérations de la motivation
- Difficulté à initier une action de base, c'est-à-dire les gestes élémentaires de la vie quotidienne
- Difficulté à anticiper, à entreprendre ou à persévérer
- Difficultés à gérer le temps
- Curiosité, désirs
Les altérations des capacités d’autoévaluation et des capacités à demander de l’aide
- Difficulté à évaluer ses capacités, à reconnaître ses limites et à les prendre en compte
- Difficulté à savoir demander de l’aide en cas de besoin et à coopérer aux soins
La situation de handicap rend la vie difficile pour la personne malade et son entourage. Ce n’est pas la maladie psychique qui donne lieu à l’attribution d’un taux d’incapacité, mais les limites qu’elle suscite dans la vie quotidienne avec ses retentissements sur la vie sociale et professionnelle.
Cinq domaines de la vie courante sont à prendre en considération
- la capacité à prendre soin de soi
- la capacité à établir des relations durables
- la capacité à se former et à avoir une vie professionnelle
- la capacité à se maintenir dans un logement
- la capacité à organiser une vie sociale et des loisirs
Mis à jour le 23 novembre 2024