Lettre de la Présidente : Pour une psychiatrie sans violence, l’Unafam dit non à la contention
11 juin 2025
Lettre de la Présidente
Chers adhérents,
Ce jour marque une étape importante dans notre combat pour la défense de la dignité des patients en psychiatrie, qui est au cœur de nos missions : nous avons rédigé un Manifeste pour l’abolition de la contention en psychiatrie, que nous publions aujourd’hui sur notre site. Il a été annoncé ce matin en avant-première dans le quotidien national La Croix et relayé par une dépêche de l’AFP. C’est un acte fort pour alerter l’opinion publique et les pouvoirs publics sur une pratique attentatoire à la dignité des personnes traversant une phase aiguë de leur maladie : les attacher avec des sangles sur un lit ou immobiliser leurs bras avec une camisole.
Chaque année, huit mille personnes subissent la contention, malgré les textes qui en limitent l’usage. Nous refusons que cette violence soit banalisée. La contention n’est pas un soin. Elle isole, elle blesse, elle brise la confiance. Elle n’a pas sa place dans une psychiatrie respectueuse des droits humains.
Avec ce manifeste, nous affirmons que des alternatives sont possibles. Elles existent déjà dans de nombreux autres pays, ainsi que dans certains services hospitaliers qui ont abandonné les sangles et refusent de recourir à de telles pratiques. Ces alternatives reposent sur l’écoute, la prévention des situations d’urgence, l’accompagnement, le respect de la personne.
En cette année 2025, désignée Grande cause nationale pour la santé mentale, nous réclamons une transformation profonde des soins en psychiatrie. Il ne s’agit pas seulement de parler de santé mentale, mais aussi d’améliorer concrètement la qualité des soins. Nous publierons prochainement une note très complète à ce sujet.
Chers adhérents, ayez confiance en la mobilisation des bénévoles de l’Unafam, qui détiennent plus de 1 300 mandats de représentation des usagers dans les services hospitaliers en psychiatrie, pour faire connaître ce manifeste et promouvoir les pratiques alternatives à la contention.
Parlons-en, nous aussi, autour de nous. Mobilisons-nous.
Bien amicalement,
■ Emmanuelle Rémond, Présidente