Assises de la santé mentale et de la psychiatrie
La crise sanitaire a mis à mal la santé mentale des Français. Mais elle a permis une prise de conscience collective sur un sujet tabou jusqu’alors : la souffrance psychique et la maladie mentale. Les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie tenues en septembre 2021 ont mis en lumière les nombreux champs concernés – sanitaire, certes, mais aussi social et médico-social – et d’identifier des actions inspirantes que l'Unafam défend.
Agir le plus précocement possible
Alors que la pédopsychiatrie est en difficulté depuis de nombreuses années, la santé mentale des enfants et des adolescents est désormais reconnue comme un axe prioritaire. Ils sont les adultes de demain. Agir le plus précocement possible est un enjeu fort pour ces enfants et pour leur entourage. Les années d’errance médicale sont très délétères, rendant souvent leur éducation et leur scolarité chaotiques et pouvant entrainer des ruptures de lien avec l’entourage. Pour les parents, c’est un vrai parcours du combattant. Les parcours de soins de ces adolescents ne doivent plus laisser place au hasard ou à la chance. Les mesures annoncées par le Président de la République y aideront. Mais elles devront être accompagnées par des changements de pratiques résolument tournées vers le rétablissement. Les troubles psychiques se soignent, il faut créer un environnement favorable à l’accès et au maintien dans les soins.
Conjuguer qualité et efficience
Au cours de ces Assises, nous avons répété que la qualité et l’efficience ne sont pas des gros mots. Nos proches ont le droit d’être soignés en tenant compte des études internationales. Nous voulons croire qu’il est possible de soigner mieux partout en France dans des conditions dignes et dans le respect du droit des personnes. Le domaine des possibles existe : certains services s’y emploient, d’autres pays l’ont fait.
Coconstruire des parcours choisis et non plus subis
Les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie ont été l’occasion de porter la voix des personnes concernées et de leurs proches pour changer le regard que notre société porte sur les troubles psychiques. Nous avons insisté sur la nécessité de coconstruire des parcours choisis et non plus subis pour une mise en œuvre effective de la Convention internationale des droits des personnes handicapées (CIDPH).
Pas de soins sans accompagnements, pas d’accompagnements sans soins
Nous avons interpellé les participants : qui se soigne lorsqu’il n’a pas un toit sur la tête ? qui peut se soigner lorsqu’il est sans ressources ? Qui peut avoir une bonne santé mentale lorsqu’il est enfermé chez lui seul sans soutien ? Nous avons averti que ces Assises risquaient d’être un échec si elles ne posaient la question qu’en termes sanitaires : pas de soins sans accompagnements, pas d’accompagnements sans soins.
Vers un plan interministériel psychiatrie – santé mentale
A l’instar des plans cancers qui ont dressé de grandes lignes directrices associées à des indicateurs, à un calendrier et à d’importants moyens financiers, il est temps que la psychiatrie sorte du cycle des rapports itératifs et fasse enfin l’objet d’un véritable plan interministériel impliquant la santé, le handicap, la recherche, mais aussi l’éducation, l’emploi, le logement, le tout porté par une agence nationale.
A cette occasion, nous portons une demande forte : mettre en œuvre un plan interministériel psychiatrie – santé mentale pour faire levier et construire une psychiatrie du XXIème siècle avec 3 grands axes :
- Prévenir les troubles mentaux et les sortir de la stigmatisation
- Coconstruire des parcours choisis et non plus subis : mise en œuvre de la CIDPH
- Organiser des parcours de soins lisibles
Mis à jour le 23 novembre 2024