schizophrénie et cannabis . Post du Professeur Hélène VERDOUX Université Bordeaux
� � De nombreuses études épidémiologiques ont montré que l’usage de cannabis augmente le risque de survenue d'une schizophrénie et des autres troubles psychotiques. � � Ce sont des maladies dites « complexes » dont l’origine est multifactorielle : l’émergence d’une schizophrénie est due à des multiples interactions entre l'exposition au cannabis et d’autres facteurs génétiques et/ou environnementaux (par ex infection prénatale, trauma etc.). � � Pour schématiser, le cannabis a un effet « loupe » sur une vulnérabilité préexistante pour la schizophrénie. Ce e vulnérabilité peut s’exprimer lors des épisodes de consomma on par : ☞ des expériences psychotiques transitoires (idées délirantes, hallucinations) ☞ des épisodes psychotiques brefs ❗ Le fait de présenter des expériences ou des symptômes psychotiques est un signal d’alerte : il signe l’existence d’une vulnérabilité et du risque d’évolution vers un trouble chronique, qui augmente avec : ☞ la précocité de l’usage de cannabis, le risque est maximal pendant la phase de matura on cérébrale à l’adolescence ☞ l’intensité de l’usage, avec une rela on dose-effet � � Il n’y a jamais de réponse simple à la ques on : « est-ce que mon trouble aurait débuté même si je n’avais jamais consommé de cannabis ? ». En l’état actuel des connaissances, on peut retenir que : ☞ le cannabis n’explique pas à lui seul l’appari tion de la schizophrénie, mais son usage peut déclencher un déséquilibre neurobiologique chronique (un peu comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase) ☞ le risque de schizophrénie est très clairement augmenté chez les personnes présentant des symptômes psychotiques lors de la consomma on de cannabis ☞ comme on ne sait pas encore identtiifier qui est vulnérable ou pas, tou(e)s les adolescent(e)s doivent être considéré(e)s comme à risque ! � � Pour les personnes avec une schizophrénie, la poursuite de l’usage aggrave le pronos c avec : ☞ un âge de début plus précoce de 2 à 3 ans, ce qui est considérable à l’adolescence ☞ plus de symptômes posi fs ☞ plus de rechutes et de réhospitalisations � � Le cannabis a des effets neurobiologiques (↗ dopamine) opposés à ceux des an psycho ques (↘ dopamine). Avant d’évoquer une résistance aux antipsychotiques, il faut s’assurer de l’absence d’usage de cannabis. � � ⚕ Le dépistage et la prise en charge de l’usage de cannabis sont indispensables pour les personnes avec une schizophrénie
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