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Une attention toute particulière à la santé mentale pour tous
26 novembre 2020
Lettre de la Présidente
" Le choc du premier confinement est ravivé par le second, les sentiments [d'anxiété, d'angoisse] peuvent devenir trop lourds à porter seuls ; dans ces situations il faut pouvoir trouver de l'aide et se tourner vers les professionnels de la santé mentale ", a recommandé le ministre Olivier Véran. La situation que nous vivons a déclenché une alerte sur la dégradation de la santé mentale de la population. Les signaux sont au rouge avec une augmentation significative des troubles dépressifs. Le grand public redécouvre l’importance du lien social. Les enquêtes en population générale montrent que rester seul peut conduire à des conduites addictives ou les renforcer, que perdre son emploi, tomber dans la précarité, perdre son logement sont des sources d’anxiété pouvant conduire à des états dépressifs. Les enfants et les adolescents ne sont pas épargnés. Il en est de même des personnes âgées. Cette dimension de la crise sanitaire que d’aucuns voyaient arriver a été négligée. Les acteurs de la psychiatrie risquent forts d’être débordés dans un contexte de tension des ressources humaines. Il n’y a pas en France d’investissement massif sur la prévention en santé mentale, le repérage des troubles ni sur les conditions d’accueil des personnes en souffrance psychique.
Nous souhaitons que cette attention particulière à la santé mentale pour tous puisse aussi être adressée à ceux et celles qui sont enfermés dans leur maladie. Nous souhaitons qu’elle permette de mieux appréhender leurs besoins et leurs aspirations. Trop souvent isolés et seuls, trop souvent sans revenus décents et sans logement, trop souvent privés d’emploi, trop souvent sans activités. Alors que la maladie psychique les a rendus vulnérables, la société ne leur offre pas les conditions nécessaires à leur bonne santé mentale et cela ne choque personne !
Le dernier Comité interministériel du handicap (CIH) rappelle ce droit à la santé si précieux en ces temps de Covid-19 et le droit d’être accompagné dans une vie sociale choisie. Pour nos proches, cela ne se fera pas sans moyens. Nous rappelons que dès 2017 nous demandions un vrai plan psychique, en 2018, un institut national de psychiatrie (sur le modèle du plan cancer et de l’institut national du cancer). Le compte n’y est pas.
La psychiatrie et la santé mentale n’ont jamais été déclarées « Grande cause nationale ». Et si la crise que nous traversons ouvrait cette opportunité ?
Marie-Jeanne Richard, Présidente de l'Unafam