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Explorer le champ des possibles
28 janvier 2021
Lettre de la Présidente
Beaucoup de contraintes s’imposent à nous. Nous pouvons nous désespérer ou profiter de cette opportunité pour libérer notre pouvoir d'agir et être acteurs de transformation. La situation des personnes vivant avec des troubles psychiques est préoccupante. La demande de soins est en augmentation, en particulier chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes alors que la psychiatrie était déjà en difficulté. Devant cette situation inédite, la santé mentale devient un enjeu prioritaire pour les pouvoirs publics. La santé mentale sort de l’ombre pour devenir l’affaire de tous. Dans les orientations majeures annoncées par le Ministre de la Santé on notera « diversifier l’information et la formation pour changer le regard de l’opinion publique et lutter contre les stigmatisations ». Un programme en adéquation avec nos missions. Les formations de Premiers secours en santé mentale (PSSM) que nous portons avec Santé Mentale France et l’Infipp ont été plébiscitées et seront déployées.
Explorer le champ des possibles, c’est renforcer notre lutte contre les stigmatisations. Dans cette lettre nous vous présentons la mobilisation collective des associations du monde de la psychiatrie et du handicap contre les décrets discriminants du 2 Décembre. Alertées par l’Unafam, elles dénoncent le fait que nos institutions ciblent les personnes, non pas sur ce qu’elles font, mais sur leur handicap et leur état de santé psychique.
Explorer le domaine des possibles, jouer sa partition en tenant compte des contraintes sera un véritable enjeu pour la Commission nationale de psychiatrie. Des réformes majeures sont en cours : déclinaison des Projets territoriaux de santé mentale (PTSM), refonte du financement de la psychiatrie, transformation de l’offre médico-sociale, déclinaison opérationnelle de la nouvelle loi sur la contention et l’isolement. Sans réflexion sur le domaine des possibles, les espoirs des familles dans un avenir meilleur pour leur proche se heurteront à l’immobilisme. Les familles et ceux qu’elles accompagnent ne peuvent l’accepter.
Le Président de la République a demandé que des assises de la psychiatrie et de la santé mentale se tiennent avant l’été. Ces assises doivent prendre en compte les plus vulnérables que sont les enfants et les jeunes, mais elles ne devront pas faire l’impasse sur les personnes aujourd’hui confrontées à la maladie et au handicap psychiques. Il ne s’agit pas de faire croire que tout va bien. Il s’agit de faire face à la réalité telle qu’elle s’offre à nous. Nous attendons donc des politiques une véritable ambition pour la santé mentale et la psychiatrie. Nous attendons des acteurs une déclinaison opérationnelle de cette transformation.
L’Unafam sera présente pour être force de proposition et rendre effectives les réponses aux besoins et aux attentes des personnes concernées et de leurs aidants.
Nous ne savons pas si 2021 sera plus calme que 2020 mais nous savons toute l’importance qu’il y a à construire ensemble le monde de demain.
▪ Marie-Jeanne Richard, Présidente de l'Unafam